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Culte du dimanche : l’Armée des Morts

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armée des morts culte

En plein Étrange Festival, on se sent un peu obligé de parler de film d’horreur, série B délirante. Bien entendu on aurait pu parler de la version originale de George A. Romero mais à sa manière, Zack Snyder a lui aussi fortement contribué à la vague de zombies qui aura marqué le cinéma et même la pop culture cette décennie.

armée des morts afficheAvec les succès du premier Resident Evil et de 28 Jours plus tard (bien que ce dernier soit un film d’infectés), les zombies reviennent progressivement à la mode. Signe que la société d’aujourd’hui va plutôt mal, les morts-vivants envahissent la culture par le biais des livres, comics, … et ont même déjà eu droit à leur parodie avec Shaun of the Dead. Il n’aura pas fallu attendre longtemps avant de voir l’une des oeuvres fondatrices du genre remakée. A l’origine c’est bien George A. Romero qui a installé durablement l’image du zombie avec sa saga qui se poursuit encore aujourd’hui. Il n’est d’ailleurs connu que pour ce fait d’arme qui le poursuivra à vie, un genre dont il ne pourra jamais se détacher.

Alors que le maître poursuit (passablement) son exploration des morts-vivants avec Land of the Dead (puis l’exécrable Diary of the Dead), un jeune clippeur qui n’a pas froid aux yeux s’attaque au remake du très culte Zombie. Mais du concept original, Zack Snyder ne gardera que le titre, les morts en décomposition et le contexte du centre commercial. Tout le reste est neuf . L’histoire, les personnages, le ton et l’ambiance ont radicalement changé pour arriver à capter le public d’aujourd’hui et l’accrocher à son fauteuil.

La séquence pré-générique donne le ton. Snyder nous installe dans une banlieue américaine typique et la détruit d’emblée d’un revers de main dans une vision apocalyptique impressionnante. S’en suit un générique voyant la propagation de l’infection sur du Bob Dylan, renvoyant ainsi à l’image du discours social qui occupe souvent le fond des films de zombies chers à Romero. Puis arrive le contexte où notre poignée de survivants menés par Sarah Polley (que l’on était loin d’attendre dans ce genre de film mais très juste entre force et fragilité) et Ving Rhames (parfait dans le rôle du grand dur à cuire auquel on s’attache) se retrouve à l’abri dans un centre commercial. Petit à petit la vie s’organise malgré la menace permanente de zombie dehors… c’est justement le calme avant la tempète.

Si Romero marquait son récit d’un discours critique sur la société de consommation, Snyder ne va pas s’appesantir dessus. Il gardera une séquence réussie sur la vie dans le centre commercial, montrant comment chaque membre de la petite communauté y trouve son bonheur, mais il va vite l’éluder. En effet, le réalisateur va préférer aller droit au but avec des séquences chocs et fait s’affronter les thèmes de la survie du plus fort ou la loi du nombre. Ainsi les personnages on ne peut plus clichés s’affrontent pour mieux rendre compte de la brutalité de la situation et de la stupidité de certaines réactions.

Snyder s’approprie même le genre pour le dynamiter. Et cela ne passe pas que par faire courir les zombies pour rendre le récit plus intense mais moins pesant. Non, il va au bout de ce qu’il peut faire, allant même jusqu’à faire accoucher l’un des personnage d’un enfant zombie ou faire jouer les survivant au tire sur cible avec les morts. Mais ce qui impressionne, c’est la maitrise des images du jeune réalisateur. On ne peut pas le nier Snyder ne marquera jamais par son scénario, mais les images qu’il nous montre parlent d’elles-mêmes. Le récit est fluide, dynamique, scotchant même. Pour son premier film, le style n’est pas encore affirmé (pas de ralentis à outrance), mais c’est peut-être ce qui le rend justement plus accessible et intéressant.

Bien sûr, l’Armée des Morts n’est sans doute pas la version la plus subtile du film de zombies mais il n’empêche qu’il a fortement contribué à la renaissance du genre dans les années 2000 et offre au spectateur amateur de sensations forte une sacrée dose d’adrénaline. Mais surtout, il reste à ce jour le meilleur film de Snyder qui affirmera un style graphique bien plus poussé qui lui donnera autant d’adorateurs que de détracteurs.


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